Pour un coaching véritable…
Par Abdelhamid NIATI

« L’authenticité est le fait d’agir en accord avec le vrai soi, de façon compatible avec les pensées et sentiments internes. »

(Harter, 2020, P.382)

Passons cette courte définition pour pénétrer en nous pour nous élever. Point d’oxymore mais une introspection que je vous propose ici. L’authenticité est une valeur essentielle, voire primordiale chez un coach. 

Qu’est-ce qu’être fidèle à soi-même, à ses valeurs et son histoire pour un coach ? Comment cela se traduit-il au quotidien ou pendant une séance de coaching ?

Un coach sans artifice ?

Qui exprime et accepte ses émotions ?

Une séance de coaching est un espace de créativité que l’on offre à son client et après réflexion, à soi-même. Nous sommes dans l’agenda du coaché ce qui signifie que nous le suivons en le questionnant sur ce qu’il voit, perçoit ou ressent. Le coaché est dans son brouillard mais nous le sommes encore plus en acceptant d’aller dans son monde, ses images, son vécu, ses émotions. C’est ainsi qu’au détour d’une question, nous recevons une réponse qui nous frappe, capte notre concentration, nous impacte émotionnellement. Le miroir que nous sommes nous renvoie une image de nous même. A ce moment précis, le coach est touché par une chose qui lui rappelle son propre vécu. Il marque un temps d’arrêt, reprend son souffle et partage la nouvelle avec le coaché :

« Je me permets de te faire part de ceci. Quand tu as parlé de ton père, j’ai pensé au mien, devenu éternel, il y a 10 ans. »

Le coach a besoin d’un temps. Coach est une casquette. Comme tout couvre-chef, il ne recouvre que le haut du crâne, tout ce qu’il y a dessous, c’est l’humain que nous sommes. Un humain touché en pleine séance et qui partage pour renforcer les liens de complicité avec le coaché. Ici, une belle preuve de ce qu’est l’authenticité chez un coach.

« Un espace de créativité que le coach offre au coaché et à lui-même. »
Un espace de confiance et de sécurité aux termes de la compétence 4 : le coach se trouve dans cet espace avec le coaché. C’est dans ce même espace qu’il partagera ses émotions, ses ressentis. “ Il se met en danger “ diront certains mais, en fait, il se découvre et dessine les contours de son authenticité au fil des séances. Il fait sa mue, ôte carapace et costume pour être pleinement soi, pleinement là. Une belle présence dépourvue de tous désirs de performances qui viennent polluer les séances. Le coaching n’est pas une compétition avec soi ou les autres. Ce rappel, pourtant simple, doit être fait car chaque seconde doit être appréciée et a son importance. Être soi, sincère, fidèle à soi-même, au clair avec son humanité : ce sont les bases, voir les fondements de l’authenticité du coach.

Nous ne jouons pas au coach car nous sommes des coachs. Le cas du père cité précédemment, s’est produit pour moi, en pleine séance. J’ai dû marquer un temps d’arrêt, partager au coaché, pour enfin me remettre pleinement dans la séance.

 

Un coach est un humain avec un vécu, une vie, des épreuves, des sentiments, joies et peines confondues. Tous ces éléments ne l’empêchent nullement de coacher. Au contraire, c’est même cette authenticité qui fait l’excellent coach qu’il ou elle est, que nous sommes. Point de bluff, point de poker, mais être pleinement soi, pleinement là et vivre chaque séance comme un cadeau. Il est temps de s’offrir à soi même un rendez-vous avec sa propre personne, ses émotions et trouver la force, l’envie et la détermination de se mettre au clair pour gagner en alignement.

Tête-cœur-corps représentent un premier axe d’alignement. Tel un orchestre, l’ensemble doit jouer la même partition… Le corps humain n’est ni plus ni moins qu’un orchestre philharmonique organique qui joue toute une vie dans un silence de cathédrale. Ce même silence (compétence 6  en partie) nous permet d’écouter pleinement, de regarder l’entièreté de l’être qui nous parle et de nous dire : je sais que je ne sais pas.

Et l’authenticité dans tout ça me direz vous ?

Vous la parcourez depuis le début de l’article et, par introspection, depuis que vous avez accepté d’être vous, d’être coach sans performance, ni artifice, qui se met au service de l’autre, avance dans l’inconnu des mondes des personnes coachées tout en voyageant en lui-même. Le corps accordé, esprit compris, nous taisons nos orchestres internes, jamais totalement, pour permettre aux coachés de jouer l’opéra d’une existence. Ici nous y mêlons nos notes et accords pour jouer une troisième partition écrite en séances, voire en saison.

Cela est possible uniquement si nous acceptons d’être, d’aimer nos emoveres, nos imperfections accordées à notre orchestre, pour être soi pleinement et entièrement. Habillés en corps nous sommes mais découvrons nos âmes tout en sécurité car le coaching n’est pas une mise en danger, pas une performance mais une alliance de confiance gagnée. On nous prend comme compagnon dès lors que la confiance est présente. Les personnes nous livrent l’intime sans retenue, pleurs et rires sont au menu. Cela est possible parce que nous sommes nous.

A la question : qu’est-ce qu’un coach authentique ? Pensez de la manière suivante : quelle part de mon être je n’ai pas exploré pour régler les faux accords de mon orchestre que j’entend ça et là. De fausses notes et faux accords reviendront et l’édifice de chair du coach demandera réglages et alignements.

Où en êtes-vous de votre orchestre interne ? De l’opéra de votre vie ? De vos fausses notes internes et de vos partitions parfaitement jouées ?

Où en êtes-vous de votre authenticité “coachesque” ?

Abdelhamid Niati

Abdelhamid Niati

Coach d’affaires et consultant